Dans la chaîne de construction, les études d’exécution jouent un rôle central. Elles traduisent les intentions architecturales et les plans de conception en documents précis et directement exploitables sur le chantier. Pourtant, même les meilleurs projets peuvent être fragilisés par des erreurs à ce stade, qui entraînent retards, surcoûts et risques pour la sécurité.
Alors, quelles sont les erreurs les plus fréquentes dans les études d’exécution construction et comment les éviter ? Décryptage pour mieux sécuriser vos projets.
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Toggle1. Des plans incomplets ou imprécis
L’une des erreurs les plus fréquentes reste la production de plans incomplets ou manquant de détails cruciaux.
Exemple concret : un plan de CVC ne précisant pas les diamètres exacts des conduits ou l’implantation précise des équipements peut entraîner des conflits avec les autres lots (plomberie, électricité) et obliger les équipes à improviser sur chantier.
Comment l’éviter ?
- Assurez-vous que chaque plan est complet, à l’échelle et annoté avec toutes les dimensions et réservations nécessaires.
Favorisez l’usage de la maquette BIM lorsque possible, pour détecter les interférences entre lots en amont.
2. Manque de coordination entre les lots
La structure, les fluides, l’électricité et l’architecture doivent coexister harmonieusement. Une étude isolée peut générer des problèmes de chevauchement ou des erreurs d’implantation.
Exemple : une gaine d’air principal traversant un poteau porteur ou un réseau d’eau froide empiétant sur l’emplacement prévu pour une cloison.
Solution :
- Instaurer des réunions de coordination régulières entre bureaux d’études et entreprises.
Réaliser des synthèses techniques intégrant tous les lots pour une étude d’exécution travaux cohérente.
3. Notes de calcul et vérifications insuffisantes
Une étude d’exécution batiment doit justifier toutes les décisions techniques. Les notes de calcul incomplètes ou approximatives sont un terrain propice aux erreurs.
Exemple : un dimensionnement de poutre ou de réseau hydraulique basé sur des hypothèses erronées peut provoquer des surcharges locales ou des problèmes de débit.
Astuce :
- Vérifier systématiquement chaque calcul par un second ingénieur ou un logiciel certifié.
Documenter toutes les hypothèses et les choix techniques dans les notes de calcul pour assurer traçabilité et conformité.
4. Négliger les contraintes du chantier
Une étude parfaite sur papier peut échouer si elle ne tient pas compte des contraintes pratiques de mise en œuvre : accès limité, séquences de chantier, tolérances de fabrication.
Exemple : prévoir un coffrage complexe dans un espace trop restreint peut retarder la pose et générer des coûts supplémentaires.
Recommandation :
- Simuler les phases de chantier lors de l’étude d’exécution construction pour anticiper les problèmes d’accès et d’assemblage.
Intégrer les retours des entreprises de travaux pour améliorer la faisabilité.
5. Documentation dispersée ou difficile à exploiter
Même des plans et notes de calcul parfaits perdent leur valeur si les équipes ne savent pas les consulter ou si les documents sont dispersés.
Pour l’éviter :
- Centraliser tous les documents dans un même dossier numérique.
- Organiser les fichiers avec une nomenclature claire et accessible.
Fournir un guide d’utilisation ou des repères pour faciliter la lecture et la mise en œuvre sur chantier.
En résumé : sécuriser le chantier grâce à une étude d’exécution rigoureuse
Les erreurs dans les études d’exécution ne sont pas rares, mais elles sont largement évitables. La clé réside dans la précision des plans, la coordination entre les lots, la rigueur des notes de calcul et la prise en compte des contraintes de chantier.
Investir du temps et des moyens dans une étude d’exécution batiment complète, structurée et centralisée, c’est réduire les risques de conflits, éviter les surcoûts et garantir un chantier sécurisé. Pour les maîtres d’ouvrage comme pour les entreprises, c’est un choix stratégique qui paie toujours sur le long terme.